Roméo et Juliette aux Grands Ballets
J’ai eu la chance mercredi dernier d’être invitée à la première de Roméo et Juliette aux Grands Ballets Canadiens. Étant une grande fan de Prokofiev, compositeur de cette œuvre magistrale, j’avais bien hâte de retrouver le corps de ballet qui m’avait tant manqué ces deux dernières années. En effet, mon dernier ballet à Wilfrid Pelletier remonte à 2019, quand j’y ai vu Carmina Burana…Autant vous dire que l’enthousiasme était au rendez-vous!
Un spectacle maintes fois reporté
Initialement prévu en 2020, le spectacle, qui devait être donné par le Ballet national de Géorgie, a dû être reporté à multiples reprises, jusqu’à être annulé pour des raisons que nous connaissons trop bien. Les artistes étrangers ne pouvant venir donner le spectacle, Ivan Cavallari a décidé de reprendre le flambeau et de retravailler la chorégraphie pour une nouvelle distribution.
À ce sujet, j’ai eu le plaisir de connaître deux danseurs que je n’avais jamais vu sur scène dans les rôles principaux, soit Hamilton Nieh, dans le rôle de Roméo, et Kiara DeNae Felder, dans le rôle de Juliette. Tous deux étaient absolument touchants dans leur rôles d’amants au destin condamné et tragique. Le Roméo de Nieh avait tout du jeune premier et la Juliette de Felder était à la fois délicate et pimpante.
Puisqu’il est malheureusement encore aujourd’hui (trop) rare de voir des danseurs issus de la diversité dans les rôles principaux au ballet, il vaut la peine de le mentionner ici. Pas tant comme fait divers, mais parce que l’on sait que la représentation dans l’art est importante. Ainsi, il faisait vraiment plaisir de voir deux virtuoses de la danse classique, une femme noire et un homme asiatique, mettre en mouvement cette histoire d’amour universelle et intemporelle.
Du mouvement à l’aura moderne
Insufflant un vent de fraîcheur à une oeuvre multicentenaire, l’approche d’Ivan Cavallari donnait plutôt dans le néo-classique. Tout se jouait dans la liberté du mouvement et dans l’authenticité. On est loin du ballet plus traditionnel à la Rudolf Nureyev. Au contraire, les mouvements étaient fluides et sans artifices, ce qui laissait place à l’émotion.
J’ai particulièrement aimé les scènes de batailles entre les deux clans, où l’on ressentait réellement la haine à travers les mouvements provocateurs, ou encore le sublime pas de deux du dernier tableau, où Roméo et Juliette dansaient presque complètement nus, ce qui permettait de voir la virtuosité de la chorégraphie.
D’ailleurs, bien que les costumes pour le corps de ballet étaient intéressants dans leur concept, on aurait aimé une tenue qui laisse un peu mieux voir le mouvement des danseurs.
Un spectacle qui salue l’amour et le printemps
Bien que nous connaissons tous la fin tragique de cette histoire, le spectacle en soi était une véritable célébration de l’amour à travers le mouvement et arrivait à point nommé pour le début du printemps. Vous pouvez visiter le site web des Grands Ballets afin d’en savoir plus sur cette production, ou encore patienter jusqu’au 28 avril pour leur prochaine production, Luna!
Comments are closed here.