Riopelle, le meilleur remède contre la pandémie
Je crois pouvoir affirmer hors de tout doute que nous en avons tous ras-le-bol de la pandémie et de tout ce que cela implique. Entre les mesures sanitaires de confinement, le couvre-feu et alouette, on commence tous à sentir qu’on en perd des bouts par moment.
Malheureusement, ce n’est pas qu’une sensation. En effet, l’être humain est une bête sociale qui a besoin de stimuli externes et d’interactions, ce dont nous sommes tous sévèrement privés en ce moment. En d’autres termes, ce contexte pour le moins inhabituel fait littéralement ramollir notre cerveau en raison du manque de connections synaptiques dans certaines parties de notre cerveau.
But I digress. Ce dont je veux vous parler aujourd’hui, ce n’est pas de la réalité morose des derniers mois. Que nenni! Je veux plutôt vous proposer une solution à ce qu’il nous reste à vivre de ce long combat contre le méchant coronavirus.
La beauté visuelle vaincra
Alors qu’il semble difficile de voir venir la fin de cet interminable épisode qui n’est pas sans rappeler celui d’une guerre mondiale, s’offrir un moment de répit au Musée des Beaux Arts de Montréal est tout indiqué.
J’ai eu la chance de visiter la nouvelle exposition « Riopelle : à la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones » la fin de semaine dernière et c’était exactement ce dont mon cœur et mon esprit avaient besoin.
Tout d’abord, y a-t-il quelque chose de plus apaisant que l’atmosphère d’un musée, alors que tous se recueillent devant les œuvres des plus grands artistes? Le simple fait de monter les marches de l’ancien pavillon m’a donné une sensation instantanée de petit bonheur, la dernière fois que j’y étais allée remontant à l’été dernier.
Et que dire de la majestueuse œuvre d’ouverture « Point de rencontre-Quintette », qui s’affiche fièrement telle la proue d’un navire traversant bravement la mer de Baffin!
L’héritage de Riopelle
Née en 1923 à Montréal, Jean Paul Riopelle est l’un des artistes les plus prolifiques du XXème siècle, acclamé non seulement au Canada, mais aussi à l’international. C’est avec Paul-Émile Borduas, rencontré à l’École du meuble, qu’il signera le manifeste du Refus global.
Découvert par le collectionneur d’art Georges Duthuit, avec qui il fait connaissance en arrivant à Paris, il se mêle également aux surréalistes et s’intéresse dès lors à l’autochtonie canadienne et à la nature des territoires nordiques.
C’est cet héritage qu’il nous livre à travers ses œuvres avec une interprétation qui lui est propre. Des œuvres abstraites, comme « Blizzard » ou encore « Blizzard Silvestre », aux œuvres plus figuratives, comme sa série des « Hiboux », offrent un regard nouveau sur la nordicité canadienne qui résonne encore aujourd’hui.
Pourquoi y aller?
Dans un contexte où le simple fait de sortir de chez soi relève de l’événementiel, aller au musée n’a tout simplement plus la même signification. Bien que je vais fréquemment au MBAM et que cela demeure l’une de mes activités préférées, j’étais particulièrement émue samedi en y remettant les pieds.
Voir tant de beauté visuelle, essayer de comprendre comment Riopelle a pu imaginer ses créations et en apprendre plus sur le contexte historique de cette période m’a permis de cesser de penser quelques heures à la grisaille quotidienne de ce long hiver. N’hésitez surtout pas à vous faire plaisir et à aller voir la magnifique exposition de Riopelle au Musée des Beaux-Arts de Montréal!
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