Rigoletto : un début de saison en force pour l’Opéra de Montréal !
En tant que chanteuse d’opéra, j’adore découvrir de nouvelles partitions et de nouveaux livrets, mais des fois, un bon classique, ça hit the spot, surtout lorsque c’est bien exécuté. C’est ce que nous a offert l’Opéra de Montréal pour son ouverture de saison samedi dernier, où j’ai eu la chance d’être invitée.
Fidèles à leurs habitudes pour les classiques italiens, l’OdM nous a offert une mise en scène très traditionnelle, ce qui en soit n’est pas une mauvaise chose, surtout lorsqu’elle est bien exécutée. De toute façon, le plus important lorsqu’il s’agit de Bel Canto italien, ce n’est pas tant la scénographie, mais bien le chant ou, comme le nom l’indique, le beau chant.
Et en ce sens, nous étions AMPLEMENT servis. Vraiment, le niveau de la distribution était tout à fait à la hauteur du défi. Pour commencer, le Rigoletto de James Westman était crédible et le rôle lui saillait à merveille vocalement. J’ai trouvé particulièrement touchante la scène Mio padre, mia figlia avec Gilda, où l’on ressentait vraiment son amour paternel et tout ce que sa fille représentait pour lui.
En ce qui concerne le Duc de Mantua, que dire d’autre à part que René Barbera semble né pour chanter ce rôle ! Chacune de ses interventions étaient chaleureusement applaudies et la partition semblait être de la « p’tite bière » pour lui. Là où plusieurs ténors échouent à cause des difficultés techniques, Barbera brillait, tant par le ton chaleureux de sa voix qu’avec les fioritures agilement exécutées et les aigus faciles. On n’aurait pu demander mieux.
Parlons maintenant de Myriam Leblanc qui faisant ses débuts dans le rôle de Gilda. Ayant étudié à McGill avec elle, je me souviens de m’être dit à l’époque que Gilda était un rôle qui semblait taillé sur mesure pour elle alors que je l’avais entendu chanter Caro nome. Je ne m’étais pas trompé : sa voix mélodieuse, douce, au placement italien et à la projection facile était parfaite pour la partition.
Les attentes étaient grandes alors que le niveau de la distribution était très élevé, mais Myriam a relevé le défi avec brio. Son jeux était touchant et l’on croyait cent pour cent à la pureté de sa Gilda, personnage qui, en 2018, peut vite tomber dans l’anachronisme et le cul-cul-la-praline.
Elle me confie d’ailleurs que ce n’est pas sans petit stress qu’elle est montée sur cette grande scène dans un rôle principal pour la première fois hier soir. « Je grandis à travers tout ça » dit-elle avec humilité. Pourtant, à en juger par les applaudissements dithyrambiques, le pari est gagné.
C’était une ouverture de saison 2018-19 toute en beauté vocale à laquelle nous avons donc eu droit à l’Opéra de Montréal. Rigoletto est présenté le 18, le 20 et le 22 septembre. Pour plus d’information, c’est par ici.
Comments are closed here.