L’Opéra de Montréal clôt sa saison avec La Traviata


La Traviata - Opera de Montréal- Verdi

Pour finir l’année en beauté, l’Opéra de Montréal nous propose un grand classique du répertoire Bel Canto: La Traviata. Inspiré du roman La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, la trame narrative du livret original nous transporte dans le Paris de la Belle Époque, alors que les grandes courtisanes étaient toutes puissantes au sein de ce que l’on appelait le Demi-monde, ce milieu où les femmes aux moeurs légères étaient entretenues par des hommes richissimes.

Adolescente, j’avais dévoré le roman et, à ce jour, La Traviata demeure l’un de mes opéras favoris! J’avais donc particulièrement hâte d’assister à cette représentation. Contrairement à la dernière héroïne de l’Opéra de Montréal, Violetta Valéry est une femme plutôt fragile, tant mentalement que physiquement. C’est d’ailleurs cette vulnérabilité qui la rend si touchante et attachante.

La Traviata - Opera de Montréal- Verdi
Crédit photo: Vivien Gaumand
Violetta Valéry, interprétée par Talise Trevigne

Saut dans le futur avec la mise en scène

Pour cette édition de Traviata, le metteur en scène Alain Gauthier, avec qui j’ai eu l’occasion de travailler à plusieurs reprises back in the days, campe la trame narrative dans le Paris de 1920. Michel Beaulac, Directeur artistique à l’Opéra, nous explique: « La mise en scène d’Alain Gauthier transpose l’action dans les « années folles », du Paris de l’après-guerre, véritable carrefour artistique où se côtoyaient Cocteau, Hemingway et Picasso, où l’on pouvait croiser, rive-gauche, Sydney Bechet […], ainsi que toute une suite d’artistes de la « génération perdue », tous en rupture avec le conformisme bourgeois. » 

Les costumes de Violetta font d’ailleurs beaucoup penser à ceux de Joséphine Baker et l’on a vraiment mis l’accent sur le look flappers lors des scènes avec le choeur. Strass, plumes, coupe garçonne: tout y passe!

La Traviata - Opera de Montréal- Verdi
Crédit photo: Vivien Gaumand
Talise Trevigne (Traviata) et Antoine Bélanger (Alfredo Germont)

Une distribution faisant honneur à la partition

Parlons d’abord du rôle titre, Traviata, et de son interprète, la soprano Talise Trevigne. La partition de Violetta Valery comporte plusieurs défis, le principal étant que le rôle semble être écrit pour trois types de voix différentes, selon l’acte.

L’acte I, tout en colorature, n’a rien à voir avec le lyrisme de l’acte II, qui lui diffère également du troisième acte en termes d’écriture vocale. Mme Trevigne est (pardonnez-moi l’expression) impec, sa voix étant capable de toutes les nuances de la partition. Son Sempre Libera est enlevant, alors que l’Addio del passato est vulnérable est touchant. Et, disons-le, la voix est vraiment très belle!

Alfredo Germont, l’amant de Violetta, était interprété par Antoine Bélanger au pied levé, remplaçant Rame Lahaj. Bélanger relève le défi avec brio, surtout pour un changement de dernière minute. Giorgio Germont, chanté par un James Westman très en forme, réussit à nous attendrir malgré la nature quelque peu antipathique du personnage. Le reste de la distribution, l’orchestre (dirigé par Jordan da Souza) et le choeur supportent bien l’intrigue, une histoire d’amour tragique et déchirante, ainsi que les personnages principaux.

La Traviata - Opera de Montréal- Verdi
Crédit photo: Vivien Gaumand
Antoine Bélanger chante Alfredo Germont

Pour les fans finis et les néophytes

La Traviata demeure l’une des oeuvres les plus accessibles du répertoire opératique. C’est d’ailleurs le premier opéra que je suis allée voir! Il reste encore deux représentations; c’est l’occasion de voir ou de revoir ce classique des classiques.

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