Le Paris Postimpressionniste: l’art qui fait du bien
Cela faisait BEAUCOUP trop longtemps que je n’avais pas mis les pieds au Musée des Beaux Arts de Montréal. Si je me souviens bien, ça remontait au 13 février, lors de l’événement annuel de levée de fonds du Cercle des jeunes philanthropes, la branche caritative pour les 40 ans et moins du musée.
Honnêtement, ça me manquait énormément. Je ne m’en étais pas rendue compte, mais l’art manquait cruellement à ma vie. D’ailleurs, bien que ce secteur ne soit pas considéré comme étant « essentiel » par le gouvernement, l’art est par définition le reflet d’une société, des courants de pensées d’une époque. C’est en quelques sortes son miroir et il me tarde en ce sens de voir ce qu’il ressortira comme courant artistique de cette pandémie. But I digress.
L’art n’exprime pas seulement le Zeitgeist, il nourrit également l’âme, et c’est exactement ce que j’ai ressenti en allant voir l’exposition « Paris au temps du postimpressionnisme ».
Une exposition d’une beauté inouïe
Si vous appréciez l’art pour des raisons esthétiques, vous ne serez pas déçu(e). Après tout, il s’agit de l’un des courants artistiques les plus marquants de l’Histoire de l’art occidentale, et ce pour de bonnes raisons. Oubliez les représentations de style figuratives ; ici, la perception de chaque artiste règne, héritage du mouvement impressionniste qui a précédé le courant postimpressionniste.
Ainsi, l’on peut admirer d’époustouflantes œuvres comme celles de Paul Signac, instigateur du mouvement et fondateur du Salon des Indépendants, dont la technique de pointillisme, qui divise les grandes formes de couleurs en petites taches pures et serrées, a un effet apaisant sur l’œil, tant de près que de loin.
De la portée sociale de l’art
Selon le MBAM, “cette exposition célèbre l’esprit d’indépendance : la liberté de création des artistes, l’expérimentation des techniques, l’insolence des caricatures, le désir d’émancipation des femmes, la révolte des peuples au temps d’anarchie, l’art qui s’affiche dans la rue partout et pour tous, les horizons ensoleillés des bords de mer, les infinis de l’imagination.”
En effet, le mouvement néo-impressionniste prend forme à l’aube du tournant du siècle, alors que d’importants mouvements sociaux comme l’affaire Dreyfus secouent la France et l’Europe. Ainsi, les artistes de l’époque rêvent d’un monde plus égalitaire à travers l’art, tel que dépeint dans l’œuvre « Au temps d’harmonie: l’âge d’or n’est pas dans le passé, il est dans l’avenir” de Signac.
L’image imprimée ou l’art démocratique
L’une des sections de l’exposition m’ayant également marquée est celle de l’affichage. Bien qu’il serait réducteur de qualifier ces œuvres de simples enseignes publicitaires, il n’en demeure pas moins qu’elles représentent les balbutiements de la communication marketing.
Il est vraiment fascinant d’admirer les affiches de Toulouse-Lautrec et de Muchat « en vrai », comme la célébrissime « Biscuits Lefèvre-Utile », ou encore l’immense affiche pour La Goule au Moulin Rouge. Ces visuels témoignent des mœurs, des us es coutumes de l’époque, tels une étude anthropologique.
Une exposition à ne pas manquer
Au risque de sembler redondante, vous aurez bien compris que je ne vous recommande que trop l’exposition « Paris au temps du postimpressionnisme ». Je compte d’ailleurs y retourner moi-même, car une seule visite ne suffit pas afin de tout retenir. De plus, je compte faire le plein de beauté visuelle et de culture en cas de seconde vague et de confinement. On s’y voit ?
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