“Languishing” en 2021: un mémoire
Je lisais aujourd’hui un article dans le New York Times, qui décrivait le marasme émotionnel et intellectuel dans lequel on baigne depuis les débuts de la pandémie. En effet, l’auteur Adam Grant avançait que le meilleur mot pour décrire le ressenti occasionné par plus d’une année d’isolement social et d’incertitude pour notre future proche ou éloigné était: “languishing”, en français le verbe languir.
Je ne vous cacherai pas que je ne me suis que trop reconnue dans son papier. En effet, bien que je fasse partie des privilégiés et ce, pour plusieurs raisons (je n’ai pas vécu de précarité financière, je vis de belles choses sur le plan personnel, j’ai la santé physique de mon côté et aucun de mes proches n’est mort de cet horrible virus), les choses tournent un peu…carré. In other words, je n’ai le sentiment de ne pas être “sur mon X” (lol, j’adore cette expression de matante).
Qui plus est, bien que je sois très fonctionnelle, je comparerais mon état d’être à une entité gouvernementale: rien ne va vraiment très mal, mais rien ne va vraiment très bien non plus et tout est beige/gris (ce sera tout pour mon commentaire politique aujourd’hui, merci bonsoir). Comme si la joie de vivre et la spontanéité ne faisaient soudainement plus partie du programme.
La nouveauté comme besoin humain fondamental
Afin d’être psychologiquement et physiquement balancé, l’être humain doit combler plusieurs besoins fondamentaux. Ils sont: l’amour et la connexion, la certitude (stabilité), la contribution (à la société, en relation), la croissance (personnelle, professionnelle, l’apprentissage en général) et, on l’oublie souvent, la NOUVEAUTÉ. Ce n’est pas moi qui le dit; les chercheurs sont unanimes là-dessus et c’est ce dont on manque cruellement ces temps-ci. L’étincelle, la chispa, le zeste.
D’ailleurs, en écrivant ces mots, je me rends compte que j’ai presque oublié quel en était le ressenti. Je blague, mais à peine. Savez-vous pourquoi je n’ai rien écrit depuis longtemps ici? Pas parce qu’il ne se passe rien, bien que les secteurs dans lesquels je me spécialise sont sous le respirateur artificiel ces temps-ci, soit l’art, la culture, le milieu de la restauration et l’événementiel.
Que neni, il y a quand même quelques concerts et des expositions ici et là que je pourrais couvrir. De plus, mon blogue ratisse large: j’ai les catégories On My Mind ainsi qu’Art De Vivre et Bien-être qui demeurent pertinentes en temps de pandémie et que je pourrais renflouer. Non. La vraie raison, c’est que j’ai perdu beaucoup de motivation et d’inspiration. La vie n’a plus la même saveur et j’ai moins envie de mordre dedans à pleine dents. C’est dur à admettre, mais admitting is the first step to recovery (à ma défense, qui aurait envie de mordre à pleine dents dans une crème de blé tiède qui a le potentiel de nous tuer…?).
Et maintenant, on fait quoi?
Trèves d’analogies douteuses, l’article sus-mentionné offrait tout de même des pistes de solution que j’ai trouvé rassurantes, car accessibles et relatable. C’est d’ailleurs les mots clés à retenir. On oublie “les grands mots, les grands remèdes” ici. L’idée est vraiment de penser petit. Beaucoup plus petit et surtout, atteignable.
Par exemple, on peut se fixer de petits objectifs comme faire une tâche ménagère seulement durant la journée, mais de vraiment la compléter. Au lieu d’attendre la prochaine aventure exaltante comme avant, on peut se trouver un petit plaisir de la journée, que ce soit d’écouter un film qui nous fait vraiment plaisir ou de jouer à Candy Crush (je ne vous juge pas), et de vraiment le savourer.
L’idée est d’oublier complètement, le temps d’un instant, la morosité de l’existence ainsi que le concept du “soi” et de vraiment s’immerger dans la tâche ou l’activité choisie. Avec autant de pensées négatives en continue qui peuvent nous trotter dans la tête (et j’en sais quelque chose), c’est un moment de répit qui peut nous aider à mieux tolérer l’état des choses le temps que ça passe.
Épilgogue
Avec la campagne de vaccination qui avance (trop) lentement mais sûrement, il y a quand même une lumière au bout du tunnel et on peut commencer à songer à un retour vers une vie plus normale dans un futur relativement rapproché. À travers tout ça, j’espère ne pas retomber dans mes vieilles habitudes et prendre pour acquis ce qui m’a tant manqué depuis l’an dernier, soit l’effervescence de la vie dans son état le plus simple.
Sur ce, merci à ceux qui m’ont lue jusqu’ici. Je vous souhaite du bonheur, des imprévus et de l’excitation à profusion pour les années à venir!
Comments are closed here.