Das Rheingold de Wagner à l’Opéra de Montréal : enfin!
Samedi soir dernier, j’ai eu la chance d’être invitée à la première de l’Or du Rhin (ou Das Rheingold), deuxième production de la saison de l‘Opéra de Montréal et opéra ouvrant la tétralogie wagnérienne Der Ring des Nibelungen. Produire ce grand cycle opératique est très coûteux, ne serait-ce qu’à cause de la taille de l’effectif orchestral que la musique requiert. De plus, le casting pour les opéras de Wagner est difficile à faire. Pour ces raisons, l’œuvre est rarement montée et l’Opéra de Montréal en était donc à sa première production.
M’étant abstenue de lire tout pré-papier avant d’assister au spectacle afin de me faire mon opinion propre, j’ai été surprise de constater que l’orchestre jouait sur scène. Était-ce un choix délibéré de Brian Staufenbiel, le metteur en scène, ou bien est-ce que la fosse de Wilfrid Pelletier ne peut contenir l’orchestre de 88 musiciens et plus ?
Peu importe la raison, dans ce contexte, les nombreux jeux de lumières et de projections avaient vraiment leur place. À eux seuls, ils conféraient à l’espace 80% des décors et de l’atmosphère de chaque scène, qui par ailleurs, étaient très réussit.
Bien que Wagner ne soit pas mon compositeur favori absolu (je l’aime bien quand même, là !), je n’ai pu m’empêcher de ressentir des frissons dès le début des premières mesures. C’est que ses compositions ont quelque chose de vraiment grandiose et larger-than-life, notamment grâce à la place qui y est donnée aux cuivres. Quel bonheur que d’entre Das Rheingold en vrai !
Vocalement parlant, les chanteurs étaient à la hauteur de la tâche, en particulier Nathan Berg en Alberich, qui était impeccable. On a side note, je tiens à ajouter que ce n’est pas évident de projeter dans une salle nord-américaine un peu ingrate comme Wilfrid Pelletier, qui est beaucoup plus grosse que ne le sont les maisons d’opéra européennes et, qui plus est, n’a certainement pas été acoustiquement conçue pour accueillir ce répertoire comme l’a été le Bayreuth Festpielhaus, la maison d’opéra construite par Wagner. Bravo à la distribution d’avoir relevé ce défi colossal !
Je vous recommande chaudement d’aller voir et entendre Das Rheingold, car c’est une expérience d’une vie qui ne risque pas de se reproduire de si tôt à Montréal. Pour plus de détails, c’est par ici.
Comments are closed here.