Giselle aux Grand Ballets ou l’apologie du romantisme
J’ai eu la chance d’assister jeudi dernier à la première des représentations de Giselle aux Grands Ballets Canadiens, chorégraphié par Ivan Cavallari, Directeur artistique de la compagnie.
Alors que j’écris ces lignes, le spectacle n’offre malheureusement plus de représentations, puisque celui-ci n’était présenté que du 11 au 14 avril. Je voulais tout de même vous parler de mon expérience, que j’ai trouvé fort agréable.
Giselle, c’est une histoire d’amour à l’ancienne dont Théophile Gauthier et Jules-Henri Vernois de Saint-George ont signé le livret, basé sur un essaie d’Henrich Heine. Giselle est une belle et jeune paysanne qui s’amourache d’un jeune homme sans savoir qu’il est en fait le duc d’Albrecht. Celui-ci, épris de la beauté de Giselle, la courtise malgré le fait qu’il soit promis à une certaine Bathilde.
Comme dans tout bon conte, un vilain de service est de mise et celui-ci est incarné dans ce ballet par le personnage d’Hilarion, amoureux éconduit de Giselle qui veut de ce fait se venger du duc en exposant sa trahison. Nul besoin de vous préciser que ce quatuor amoureux est voué à l’échec et que l’histoire se termine…mal.
De mon côté, l’expérience spectateur s’est très bien passée ! Je dois tout d’abord souligner l’ingéniosité de la mise en scène, qui malgré son minimalisme, était très efficace. En effet, les changements de scènes et de décors étaient effectués par le moyen de projections diverses sur des lanières de tissus blancs opaques en guise d’écran, desquelles pouvaient surgir les danseurs. Avec les jeux de lumière (les spots sont même descendus à la fin du ballet pour représenter les étoiles du ciels vers lesquelles s’élève Giselle), ça marchait très bien.
Côté musique, la partition d’Adolphe Charles Adam ne pourrait être plus ancrée dans le Romantisme français, malgré les influences germaniques palpables, notamment lors des danses tyroliennes. Perso, cette musique un peu obvious n’est pas ma tasse de thé et il n’y a pas de surprise harmonique ici (on est vraiment dans le I-II-IV-V-VI-V-I, if you know, you know). Ceci dit, cela s’inscrit vraiment dans le style de l’époque, ce qui en soit comporte son charme.
Parlons maintenant des danseurs. La Giselle, interprétée ce soir-là par Yui Sugawara, était tout simplement à couper le souffle. Mon accompagnatrice (a.k.a. mom, qui a fait du ballet dans sa jeunesse) m’informe qu’elle a ce qu’on appelle en technique classique « du ballon », c’est à dire qu’elle semble légère comme une plume et que ses sauts donnent l’impression qu’elle va s’envoler. C’était très impressionnant à voir !
J’ai aussi beaucoup aimé Célestin Boutin dans le rôle d’Hilarion. Ses mouvements étaient rendus de façon dynamique, ce qui donnait au rôle son caractère de méchant.
Une des scènes les plus marquantes du spectacle était sans aucun doute celle où Hilarion est entraîné vers une mort probable par les Wilis, spectres de jeunes femmes mortes qui hantent les forêts la nuit venue à la recherche d’hommes sur lesquels se venger en les entraînant à leur perdition (un peu comme des sirènes en fait). C’était vraiment gracieux et spectaculaire !
Somme toute, j’ai bien aimé découvrir cette œuvre du répertoire de danse classique qui nous transporte dans une époque révolue, un peu comme les contes de mon enfance 🙂
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